Ari Aster
Gabriel Byrne
Alex Wolff
Milly Shapiro
Ann Dowd
C'est complètement par hasard que je suis tombée sur le film Hérédité, au détour d'un classement des 100 meilleurs films d'horreur du 21e siècle dans le magazine Total Film. Le film d'Ari Aster était classé premier alors forcément, ça pique un peu la curiosité ! J'étais passée à côté de sa sortie en 2018 alors qu'il est vrai que c'est un vrai film d'horreur qui vaut clairement le détour. Pourtant, le deuxième film du réalisateur, Midsommar, m'avait marquée et j'aurais pu sans mal me tourner vers son premier long-métrage... En 2023, il a réalisé son troisième long-métrage Beau is Afraid, à ajouter à la watch-list ! Sa spécialité : le genre "horreur psychologique". Et après deux films vus, on peut dire qu'il excelle effectivement dans ce domaine !
Côté histoire, même si j'ai trouvé la première partie un peu longue à se mettre en place, je n'ai pas vraiment été dérangée car j'ai apprécié le fait de prendre le temps pour qu'on comprenne à peu près les tenants et les aboutissants. De plus, on ne s'ennuie pas vraiment hormis le fait qu'on ressente ce temps long par moments. Les deux heures de film sont plus que nécessaires pour bien développer les différents éléments et comprendre petit à petit à quoi ressemblera le dénouement. Le film contient son gros lot de surprises, certaines tordues, d'autres relativement choquantes... Et on ne va pas se mentir, on n'est plus si souvent surpris devant les films de notre époque ! Les éléments de base d'un film d'horreur réussi sont encore réunis : le grenier maléfique (ou qui fait peur en tout cas), la séance de spiritisme, les esprits qui font bouger la table, les possédés cachés dans un coin du plafond, la famille torturée, la femme qui n'est pas prise au sérieux, le deuil qui vient en rajouter une couche, les apparitions chelous... La réalisation est en tout cas extrêmement soignée, ne serait-ce que le début du film avec la transition maison de poupée/maison réelle. D'ailleurs, la maison de poupée, ou plus exactement les miniatures puisque Annie, le personnage principal, est maquettiste et s'amuse à reproduire tout son environnement (et extérioriser ses démons d'une certaine manière aussi), est un élément à la fois original et troublant bien que très secondaire en fin de compte. Les lumières sont très bien exploitées (pensez à regarder les arrières-plans même s'ils sont moins éclairés...) et participent à l'angoisse ambiante. Parce que soyons honnêtes, le stress est assez présent durant une bonne partie du film et quelques sursauts sont à prévoir.
En ce qui concerne le casting, je tire mon chapeau. Les prestations des quatre membres de la famille sont vraiment excellentes. Toni Collette en tête qui incarne à la perfection la femme rongée par le deuil, incomprise, et qui cède peu à peu à la folie et au désespoir quitte à mettre de côté ses convictions. J'ai également compati tout au long du film avec le père de famille, stoïc en toute situation, qui aurait bien mérité une meilleure fin pour être resté solide malgré la folie grandissante qui l'entourait. Enfin, les enfants sont impressionnants, surtout la petite Charlie qui est quand même assez flippante (pour pas dire moche, mais ne discriminons pas ici) ! Mais Peter n'est pas en reste dans son rôle d'aîné de la famille, légèrement mis de côté, en conflit avec sa mère et qui va devoir faire face à une immense épreuve. Ça sera finalement l'un des rôles les plus importants du film et ça, je dois avouer que je ne l'avais pas vu venir.
Pour conclure, Hérédité est un vrai bon film d'horreur psychologique qui mérite bien sa place en haut des classements des meilleurs films d'horreur du 21e siècle, un peu comme L'exorciste à son siècle, si j'ose faire le parallèle. Pour autant, il n'est pas devenu mon film préféré alors, subjectivement, pas de 10/10 accordé. Mais régalez-vous de ce film !
Note : 9,5/10